Recevoir un numéro de Reliefs, c’est une expérience en soi. On découvre la couverture, soit une magnifique illustration originale sur un thème donné (le dernier, les prairies). On pourrait presque s’arrêter là, tellement l’iconographie nous fait déjà voyager, mais…
Prendre en main un Reliefs, c’est aussi une expérience en soi. Le plaisir renouvelé du contact avec un papier épais et doux nous fait regretter d’ouvrir chaque jour un ordinateur portable froid, indifférent à notre subtil toucher.
Parcourir du regard les pages intérieures de la revue, c’est encore une expérience en soi. Dans un premier temps, il ne s’agit même pas de lire : ce serait faire injure aux pouvoirs évocateurs des illustrations et photos… On balaie en quelques minutes une carte de Lhassa dessinée au XIXème siècle, une illustration colorée du mythique livre L’appel de la forêt, de vieilles photos en noir et blanc de marais anglais ou encore de cartes représentant les différents types de prairies à travers le monde.
Enfin, quand on a un peu plus de temps, on se plonge dans la lecture des différentes parties que composent tout Reliefs. Entre entretiens, extraits de romans, poèmes, articles divers et variés, légendes de photos ou d’illustrations, frises, (et j’en passe), un numéro de Reliefs se lit comme on pioche dans ces attirantes boîtes de chocolats offertes à Noël. Certains passages peuvent nous laisser indifférent, d’autres être un régal absolu… mais tout « chocolat » nous raconte notre monde, passé ou actuel (voire futur), toujours avec le souci de l’éclairer.
Les numéros de Reliefs parlent à l’explorateur contrarié qui sommeille en nous, en plus de développer notre curiosité intrinsèque. A contrario des algorithmes aliénants de nos plateformes vidéos, leur lecture nous amène sur des chemins que nous ignorions, sur de larges pans du monde que l’on avait sorti de nos radars informationnels. La semaine dernière, aurais-je vraiment pris la peine de me plonger dans l’histoire passionnante du maïs ou des transhumances ? Alors que là, sous l’angle éclairé des auteurs (souvent des spécialistes de leur discipline) participant occasionnellement à la rédaction, j’ai encore ouvert de nouvelles perspectives dans ma compréhension (encore très partielle!) du monde.
Reliefs, c’est donc à la fois un plaisir et une nécessité contemporaine (au contraire du chocolat qui n’est qu’un plaisir). Comme le dit Théodore Monod en introduction, « maintenant, il faut plutôt chercher à savoir comment le monde qui nous entoure fonctionne et surtout comment l’Homme va se conduire à l’égard de cette petite boule si fragile tournant dans l’univers ». Sans « chocolats » qui donnent envie de la comprendre, comment nos sociétés modernes, relativement déconnectées des réalités vivantes, pourraient-elles trouver leur « juste » place sur la Terre ? C’est pourquoi nos chambres d’hôtes insolites à Izon Nature réservent une belle place aux merveilleuses publications de Reliefs, aussi bien dans le salon que dans les chambres (Numéro Déserts dans la chambre Namibie, Numéro Galaxies dans le Wigwam bulle lavande, Numéro Prairies dans la caravane Into the Wild). Et en plus, en terme de décoration, Reliefs propose de sublimes cartes géographiques « nostalgiques »… de véritables pépites, comme la « Mercator du monde » accrochée à Izon !
Maxime Lelièvre
Et pour d'autres zestes de sauvage, culture et voyage...
Une fois n'est pas coutume, une BD a attiré mon attention... bien m'en a pris ! Les éditions Sarbacane revisitent le récit post-apocalyptique pour notre plus grand bien.
Un manuel indispensable pour cerner les innombrables dimensions qui font l'écologie... Un recueil de textes bienvenu !
Du très bon Baptiste Morizot pour dépasser les antagonismes superficiels qui divisent les instigateurs d'un nouveau rapport au monde
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